Les effets de la mondialisation sur l’économie des pays en développement depuis 1980.

Bonnes Copies

Bonne copie du lycée : 63 - Clermont-Ferrand - XXXX

Cette copie a été notée : 13 / 20

Commentaire du professeur : Des aspects intéressants notamment dans la 1e partie sur les dragons asiatiques.


Untitled Document Le processus de mondialisation dont la première phase dite " d’internationalisation " s’est amorcée à la fin du XIXe siècle pour les pays industrialisés, s’est poursuivi et accéléré après 1970, entrant ainsi dans une seconde phase : la globalisation. Les pays en développement, anciennement appelés pays du Tiers-monde selon Alfred Sauvy, et qui sont constitués des pays d’Afrique, d’Amérique Latine et de l’Asie à l’exception du Japon, c’est à dire tous les pays n’étant ni occidentaux ni dans le bloc soviétique, connaissent les répercussions économiques de ce processus de mondialisation. Etant tous très différents, nous étudierons les effets de la mondialisation sur les économies des PED selon leur niveaux de développement. Nous analyserons premièrement le cas des pays les plus avancés, id est les " quatre dragons " asiatiques et les " bébés tigres ", puis le cas des grands pays émergents et enfin le cas des pays les plus pauvres avec les pays producteurs de pétrole.

Les pays en voie de développement les plus avancés sont les " bébés tigres " (Indonésie, Malaisie, Thaïlande) et surtout les " quatre dragons " (Hong Kong, Corée du Sud, Taïwan, Singapour) Pour ces pays là, la mondialisation a permis un réel développement économique. Sur le plan industriel, ces pays ont tous connu des taux de croissance très élevés depuis la fin des années 1960. La mondialisation, caractérisée par une ouverture des frontières , une libéralisation des échanges commerciaux, financiers… c’est à dire l’extension du monde capitaliste à l’échelle planétaire a permis à ces pays d’ouvrir leur économie : d’importer ce qui manquait et d’exporter ce que l’on avait en excès. La caractéristique de ces pays en particulier est qu’ils ont été capables de produire eux-même ce qu’ils importaient auparavant (des produits manufacturés) et pour cela ils ont commencé par imiter les produits manufacturés importés et ont ainsi développé leur industrie en portant des industries les plus simples pour finalement arriver à développer leurs industries de pointe, c’est à dire qu’ils ont su ajouter de la " valeur ajoutée " à leur production en général.
De plus, la mondialisation leur a permis, grâce à l’ouverture des frontières d’exporter les surplus de leur propre production. Ainsi ces pays et plus particulièrement les Dragons ont réussi en quelques années à développer leur industrie, à la diversifier, à la complexifier et à exporter des biens manufacturés.
L’exemple de la Corée du Sud illustre le phénomène puisque grâce à ses grands groupes (Hyundaï, Daewo…) elle est actuellement le 7e producteur mondial d’automobiles, c’est à dire qu’elle concurrence les pays les plus grands qui eux développent cette industrie depuis des décennies !
Dans cette partie nous avons vu les effets de la mondialisation de l’industrie des PED les plus riches , mais ces progrès sont essentiellement dus aux conséquences financières de la mondialisation sur leur économie.
La mondialisation de caractérise donc par l’ouverture des frontières grâce aux négociations multilatérales des PDN, aux politiques néolibérales des Etats… les effets de la mondialisation sur ces pays sont d’un point de vue financier la plus grande circulation des capitaux à l’échelle mondiale. Cela se traduit concrètement par une augmentation spectaculaire de l’IDE (investissements directs à l’étranger) servant aux fusions-acquisitions ou à l’implantation de filiales à l’étranger et les Dragons et les bébés tigres ont justement beaucoup bénéficié de ces flux d’argent.
En effet à partir de 1970, les politiques des multinationales ont changé ; désormais on délocalise là où la main d’œuvre est moins chère et finalement, malgré les difficultés économiques mondiales des années 1980, l’IDE est multiplié par 7 pendant cette même décennie et à cela il faut ajouter que les investissements de portefeuilles se sont aussi beaucoup développés.
Ces flux nouveaux d’argent étranger ont donc pu permettre à ces pays d’émerger, de développer considérablement leur économie.
Cependant, la mondialisation a également eu des effets pervers pour ces mêmes pays, et à cause de la globalisation financière justement.
En effet, la crise financière asiatique de 1997-98 par exemple nous montre bien que la mondialisation des échanges implique également globalisation des crises : cette dernière a eu un effet " boule de neige " et a entraîné la plupart des puissances asiatiques dans son sillage. Finalement pour conclure sur les effets de la mondialisation dans les pays les plus riches du Tiers monde, il faut avouer que ce processus de mondialisation leur a permis de développer leur économie et cela selon le modèle de l’envol des oies sauvages, de la possibilité d’exportation…ces pays sont désormais acteurs de la vie économique mondiale et non plus seulement spectateurs, même s’il faut nuancer puisque les bébé tigres notamment n’ont pas encore atteint le point paroxystique des PED qu’est le niveau de développement atteint par les dragons. De plus, il faut également ajouter que la mondialisation a eu sur l’ensemble de ces pays d’autres effets qui ne sont pas économiques, mais culturels…
En effet, si la mondialisation diffuse aujourd’hui le modèle dominant, id est le modèle américain, elle a également diffusé leur mode de vie, leur culture. Et d’un point de vue social, la mondialisation a également permis le développement des dragons puisque, par exemple, l’IDH (indice de développement humain)de Singapour est actuellement supérieur à celui de la Grèce ou du Portugal.
Si la mondialisation a eu des conséquences économiques pour les Dragons ou les bébés tigres, elle en a également eu pour les autres PED. Voyons désormais ces conséquences pour les autres pays émergents.

L’on distingue généralement des PED un groupe de pays émergents grâce à la mondialisation mais ayant tout de même de graves problèmes. Il s’agit de pays tels que la Chine, l’inde , le Mexique, le Brésil…Tous ces pays sont à économie de marché même si la Chine est toujours communiste puisqu’elle a adopté le " socialisme de marché " depuis la mort de Mao Tsé Dong en 1976 grâce à son successeur Deng Xiao Ping.
Dans ces pays, les investissements directs ou de portefeuilles des multinationales étrangères ont étés nombreux et ont permis également de développer leur industrie. En effet, la Chine par exemple représente un marché fantastique avec ses 1 250 000 000 habitants pour un grand industriel étranger, et comme la main d’œuvre y est abondante et peu coûteuse, elle représente un bon investissement, d’autant plus que les ZEP (zones économiques spéciales) instaurées par Deng Xiao Ping garantissent la faiblesse des taxes chinoises. Ainsi l’on a vu apparaître de nombreuses délocalisations de multinationales étrangères vers ces pays en développement, assurant ainsi le développement de leurs industries. Aussi a-t-on assisté et cela déjà avant 1980, au même phénomène que pour les Dragons, id est importer pour copier et finalement exporter.
La mondialisation est également la cause d’un développement économique d’un autre ordre : l’agriculture, grâce à la FAO (food agricultural administration) qui est l’action des pays du Nord (PDN) et qui a pour but d’orienter l’agriculture du Tiers monde dans une politique très productiviste c’est à dire en développant la culture du blé ou du riz à meilleur rendement, en développant l’usage d’engrais, de matériel perfectionné … cette action s’est révélée plus ou moins efficace en Inde notamment mais lui a tout de même permis d’augmenter considérablement ses rendements et donc sa production. Son efficacité fut encore moins flagrante dans les autres pays.
Cependant si la mondialisation a permis à ces pays un développement de l’industrie et un progrès très relatif de son agriculture par exemple, il faut également noter les effets pervers de cette mondialisation. En effet, cette dernière n’a qu’accru la dépendance financière, économique de ces pays puisque n’ayant pas permis qu’ils suffisent à eux-mêmes : pour ce qui est le d’agriculture par exemple, ces pays dépendent des semences, matériels mécaniques, engrais… des PDN, mais aussi de leurs capitaux.
De plus, ne percevant pas suffisamment de capitaux étrangers ils ont été contraints d’emprunter massivement pour développer leur économie, à l’image du Mexique déjà dans les années 1970 pour pouvoir exploiter le pétrole, et qui a connu une crise en 1994-95 car les investisseurs perdaient confiance en ne lui fournissant plus de capitaux.
Finalement dans ces pays émergents dits NPI, la mondialisation a permis de développer l’économie, cependant les graves problèmes qu’ils connaissent ne leurs permettent pas encore d’être des pays développés à part entière puisqu’ils sont tous dépendants et donc fragiles, fragilité apparente en 1982 par exemple date où le Mexique puis le Brésil ont dû renoncer à rembourser leurs créanciers faute de capitaux.


Après avoir étudié les effets de la mondialisation sur les PED quasi-développés ou émergents, considérons désormais ces effets sur les pays les moins avancés (PMA).
Ces pays sont ceux de l’Afrique et une partie de l’Asie et de l’Amérique latine. Pour ces derniers la mondialisation n’est pas un véritable facteur de développement, ces pays ne sont pas prêts à subir une telle concurrence…les principaux capitaux reçus sont dits APD c’est à dire de l’aide publique au développement et ils viennent des PDN.
L’aide peut être multilatérale, c’est à dire provenant d’organismes supranationaux tels que l’ONU avec par secteur l’UNICEF, l’UNESCO, le FAO…ou tels que la CEE des 9 qui en 1975 a signé les accords de Lomé avec les 46 pays les plus pauvres, dits pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique) garantissant avec le système " stabex " puis " sysmin " les recettes d’exportation de ces pays, et qui les a renouvelé en Juin 1979 par les accords de Lomé 2, puis Lomé 3 et 4 en 1984 et 86. Toutes ces formes d’aides sont dues à la mondialisation qui a en effet permis de faciliter les échanger. Il existe également une autre forme d’aide, dite bilatérale, qui est beaucoup plus courante et importante en volume.
Cependant contrairement aux autres pays du Tiers monde qui ont eux aussi perçu cette aide, ceux-ci n’ont pas réussi à faire " décoller " leur économie : leur industrie n’étant pas suffisamment développée au préalable, peu d’investisseurs privés parient sur ces pays, et les investissements des PDN visent plus à garder la main mise sur les marchés que représentent leurs anciennes colonies qu’à véritablement développer leurs industries. Ces pays empruntent donc et s’endettent : les effets de la mondialisation sont donc une dépendance accrue et un endettement croissant pouvant se caractériser par l’insolvabilité de certains de ces pays à rembourser leurs créanciers. Aussi le FMI intervient-il, imposant le plus souvent l’adoption de politiques très sévères pour réduire le déficit et ainsi pouvoir développer le pays dansle cadre de la mondialisation. Mais ce rôle de " syndic de la faillite " est contesté car étant très dur pour les populations les plus pauvres, d’autres solutions sont donc envisagées et/ou appliquées : l’annulation de la dette, le rééchelonnement des remboursements ou le sacrifice d’une partie de ses créances comme le plan Brady par exemple, le préconisait.(transformations des créances douteuses en obligations pour un montant inférieur). Finalement pour ces pays la mondialisation a plus d’effets pervers que d’effets positifs, leur économie peine à décoller (" take off ") et les progrès réalisés grâce à la mondialisation ne permettent pas de développer le pays. En Côte d’Ivoire par exemple, la construction d’une autoroute entre Yamoussoukro et Abidjan ou la réplique de la Basilique Saint Pierre de Rome n’étaient certainement pas les meilleurs moyens d’utiliser les capitaux perçus grâce aux exportations et donc grâce à la mondialisation. Ces pays ne semblent pas avoir bénéficié de la mondialisation comme les autres, d’autant plus qu’ils souffrent qu’ils disposent souvent de peu ressources naturelles telles que le pétrole dont ils auraient pu bénéficier des hausses des prix ni de grandes diversifications de leur production comme c’est le cas des pays d’Afrique qui n’exportent qu’un ou deux produits et qui sont donc très sensibles aux variations de leurs prix. La conséquence majeure de la mondialisation est donc l’endettement de ces pays.

Et il reste dans cette analyse un dernier groupe de pays du Sud non-évoqués : ce sont les pays pétroliers de la péninsule arabique. Ces derniers ont très largement profité de la mondialisation surtout dans les années 1980-81 puisque l’exportation de leurs ressources a permis d’accumuler des quantités astronomiques de capitaux et aussi de développer leur industrie même s’ils vendent souvent le pétrole brut. L’on ne peut cependant pas parler d’émergence de l’économie dans ces pays là puisque l’argent y est très mal redistribué et qu’en dépit d’un PIB / habitant très important, les populations y sont souvent pauvres et consomment peu par conséquent.

Finalement il apparaît que l’ensemble des PED a été confronté au processus de la mondialisation dans les années étudiées : de 1980 à nos jours. Cependant si certains très rares parviennent à inscrire leur économie dans le cadre du début d’une IIIe révolution industrielle basée sur l’électronique, il semble évident que tous les pays n’en n’ont pas profité pareillement : on parle désormais de Tiers monde et même du quatrième monde pour distinguer les PMA. Il faut également noter que la mondialisation a eu d’autres effets qu’économiques puisqu’elle diffuse un modèle idéologique : le modèle américain et permet aussi de propager des philosophies, des cultures… Il faut aussi remarquer que la mondialisation n’est pas complète pour ces pays puisqu’ils souffrent du replis protectionniste des PDN qui taxent leurs produits manufacturés… (exemple des Accords multifibres)
En conclusion il semble que plus que l’association des PED dans des groupes tels que l’APEL, l’ASEAN… l’effet principal de la mondialisation est l’endettement (sauf pour les Dragons) à l’image du Mexique, du Brésil qui sont pourtant des pays émergents et qui ont dû stopper de rembourser leurs créanciers en 1982.