Le libéralisme dans la vie économique et sociale des pays développés à économie de marché depuis 1945.

Bonnes Copies

Bonne copie du lycée : 75 - Paris - Lycée Janson de Sailly

Cette copie a été notée : 13 / 20

Commentaire du professeur : Devoir cohérent, correctement construit ; mais incomplet sur certains points, cf la période 45-73


Les mesures protectionistes adoptées par les pays développés dans les années trente ont aggravé la crise au lieu d'y apporter une solution. Conscients de cela, et avant même la fin du deuxième conflit mondial, les dirigeants américains et brittaniques ont nourri l'idée d'un monde plus ouvert, leur ambition étant de supprimer à terme les entraves à la circulation des capitaux, marchandises et services afin de laisser se jouer le jeu de la libre concurrence. Alors que ce libéralisme " international " se met en place dès l'après guerre, il faudra attendre la crise des années 1970 et l'échac des tentatives keynésiennes pour vois s'installer des politiques néolibérales à l'échelle nationale. Cette poussée libérale, caractéristique de la seconde moitié du vingtième siècle, correspond à un choix des pays industriels. En quoi ce choix a-t-il influencé les vies économiques et sociales des pays qui l'ont fait ? Pour répondre à cette question, nous allons tout d'abord voir en quoi consiste ce libéralsime voulu, pour nous intéresser ensuite à la place dominante qu'il a pris dans nos sociétés et économies, et enfin nuancer cette place en constatant qu'il existe des réticences, avouées ou pas, face au libéralisme au sein des pays à économies de marché.

Les idées et pratiques libérales, aussi bien dans le cadre des institutions internationales que dans les politiques,nationales, ont été choisies par les pays développées. Les institutions internationales telles le GATT montrent bien ce choix de libéralisation des échanges. Le GATT, " code de bonne conduite " est chargé d'organiser les négociations multilatérales sur les tarifs douaniers et les échanges contraint ses parties contractanctes à observer le principe de non discrimination ( entre producteurs nationaux et étrangers, et entre deux producteurs étrangers ), à réduire les obstacles non tarifaires à la circulation de marchandises et à baisser ses droits de douane. Ceci montre que le GATT est bien un accord purement libéral. Or, le nombre de pays signataires de ce traité n'a cessé d'augmenter, et, en 1995, cet accord a débouché sur l'OCM, véritable organisation qui compte étendre le rôle du GATT. Le FMI est également une institution libérale dans le sens où il lutte contre le protectionisme monétaire : les dévaluations compétitives. Le choix libéral passe d'abord par l'adhésion à des institutions de ce type. Le rôle dominant des Etats-Unis dans cette initiative de libérer le commerce est évident, car ceci sert leur idéologie récente et surtout leurs interérêts, car ils sont assez compétitifs pour profiter de la libre concurrence pour s'assurer des débouchés.
L'essor du libéralisme dans le cadre national se fait beaucoup plus tard. En effet, de 1945 à 1973, les pays développés à économie de marché sont tous plus ou moins influencés par la doctrine de Keynes, qui n'a rien de libéral puisqu'elle prône le rôle de l'Etat dans la lutte, par exemple, contre le chômage. L'inefficacité des solutoins keynésiennes est dénoncée par les libéraux, qui condamnent les effets pervers de l'Etat providence. Dans la plupart des pays, les gouvernement libéraux se succèdent alors, entraînant une vague de privatisations et de dérèglementations, à l'image de Margaret Thatcher.

Cette volonté de libéraliser semble avoir abouti et ceci a entrainé des bouleversements dans la vie économique et sociale des pays industriels. Cette " victoire " du libéralisme se manifeste tout d'abord dans le domaine international par une baisse indéniable des mesures protectionistes : les échanges internationaux n'ont cessé de s'accroître et ceci même en période de crise, ce qui est un progrès remarquable ! Le succès du GATT apparaît évident : les droits de douane sont passés de 40% en 1945 à 4% en 1995. Les effets de cette libération du commerce extérieur sont importants dans la vie économique des pays, car la création d'un marché mondial suppose une concurrence exacerbée et pousse donc les économies locales à être compétitives : la " course à la compétitivité " est de plus en plus serrée ; la baisse des coûts de production est recherchée à tout prix ; ce qui peut avoir un impact sur les salaires et donc sur la vie sociale. Délocalisations, restructurations et licenciements semblent bien liés à l'émergence de ce marché mondial. Les conséquences de ce libéralisme ne sont pas que néfastes ; Ainsi, l'ouverture des marchés s'accompagne d'une exigence d'effort économique qui peut être salutaire.
Quant aux politiques néo-libérales au sein des nations, elles ont modifié les paysages économiques en privatisant notamment des entreprises comme les compagnies pétrolières (comme en France ou au Royaume-Uni), qui jusque là étaient nationales.

Malgré cet avènement du libéralisme, subsistent des mesures hypocrites de protectionisme déguisé de la part de certains Etats, et l'opinion publique ainsi que certains économistes se montrent de plus en plus favorables à la réglementation. La libération des échanges entraîne, on l'a vu, un alourdissement de la contrainte des Etats en matière de politique économique, elle a entraîné non pas une disparition du protectionisme, comme prévu, mais l'émergence d'un protectionisme caché : dumping économique ou social, obstacles non tarifaires tels que des normes techniques très compliquées font partie de ces mesures. Ainsi, un accord bilatéral entre la France et le japon plafonnait jusqu'au début des années 1990 à 4% les importations de voitures japonnaises ! Le protectionisme est également toujours présent pour certains produits, comme les produits agricoles ( l'accord multi-fibres de 1973 est un cartel entre pays producteurs et consommateurs de produits textiles ). Tous ces exemples montrent bien le caractère relatif de la pratique libérale.
La libération des flux entraîne également des risques dont nous avons aujourd'hui conscience : misère salariale dûe à la course à la productivité dans des pays où il n'y a pas de normes sociales, développement de l'économie paralèle lié au caractère incontrôlable et souvent immatériel des échanges… Ceci entraîne un discours cherchant à limiter ces risques en réglementant quelque peu cette libération des échanges, et donc en remettant en cause le principe même du libéralisme.
Les politiques libérales se heurtent aux difficultés que représentant parfois les dérèglementations. Ainsi, la dérèglementation mal gérée de l'électricité en Californie a entraîné un mécontentement de la population et une dette insolvable des grandes compagnies électriques.

La seconde moitié du vingtième siècle a été marquée par une grande vague libérale dans les pays développés, qui a profondément bouleversé l'économie mondiale. Aujourd'hui, on amorce une volonté de " retour en arrière " car le libéralisme est allé un peu loin.