Compétitivité extérieure et taux de change.

Bonnes Copies

Bonne copie du lycée : 75 - Paris - Lycée Montaigne

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Commentaire du professeur : votre plan fonctionne mais pourrait être mieux utilisé.Un effort d'explication des mécanismes,mais l'aspect effet de la compétitivité sur le taux de change est allusif. Soyer plus précise dans vos exemples.


Depuis la création de l'euro en 1980 sous le nom de European currency unit , les fluctuations entre le dollar et l'Euro ont été assez variantes. Toutefois les analystes financiers constatant la baisse de l'euro face au dollar un an avant la réelle introduction de cette monnaie, se sont alarmés. La dépression de plus de 40% de l'Euro a été favorable en terme de compétitivité extérieure.C'est-à-dire les produits européens importés aux USA ont été plus compétitifs car la baisse de l'Euro rend un bien produit aux mêmes coûts relativement moins cher lorsqu'il est exprimé en devises ,en l'occurrence en dollar. Cet exemple montre l'importance de l'influence du taux de change sur la compétitivité extérieure des pays qui est en fait un élément de la compétitivité prix
et se distingue donc de la compétitivité qualité.En économie ouverte le taux de change étant un élément prépondérant à la décision d'échange on peut se demander dans quelle mesure le taux de change est-il un déterminant de la compétitivité extérieure des pays.
Il conviendra pour répondre à cette question d'analyser le taux de change qui peut faire varier la compétitivité extérieure ,la réciproque étant également vraie.Ce hénomène s'apparente à un effet mécanique entre la balance commerciale et le taux de change.
Puis il s'agit d'étudier les limites de ce mécanisme et de l'approche en terme de compétitivité extérieure.


Dans un système de taux de change flottant le taux de change est exclusivement défini en fonction de l'offre et de la demande de monnaie qui se confrontent. Dès lors si une monnaie se déprécie ce qui correspond à une plus faible demande de cette monnaie , alors la compétitivité du pays va augmenter. En effet si une devise est plus faible les biens exportés bénéficient de l'avantage de la faiblesse de cette monnaie et les biens exportés seront relativement bon marché.Le taux de change permet une augmentation des exportations or le mécanisme revient à l'équilibre quand les exportations provoquent une rentrée de devises conséquente qui induit l'augmentation de la monnaie. Ce système correspond à un système de flottement dit pur. La réalité actuelle repose sur ce principe pour trois monnaies ,le Yen ,le Dollar et l'Euro. Toutefois il convient de souligner que ce système est impur car les banques centrales interviennent dans les faits, alors la différence entre changes fixes et flottant n'est pas très importante. Dans de tels systèmes une monnaie qui se déprécie face à une autre bénéficied'une plus grande compétitivité.
Alors une augmentation du taux de change peut faire baisser la compétitivité d'un pays et par conséquent perturber l'équilibre interne .Il faut entendre par là une répercussion sur le niveau de l'emploi de l'investissement par exemple.Ainsi on comprend la composante "équilibre de la balance commercial" dans le carré magique de Kaldor étant donné que le déficit ou l'excédent commercial conduit à une dépréciation ou à une appréciation de la devise.
Les dévaluations sont des éléments qui permettent de rendre compte de l'influence du taux de change sur la compétitivité ,et plus largement des équilibres internes des nations.
La dévaluation consiste à baisser le cours d'une devise face aux autres afin d'augmenter
la compétitivité extérieure.Il s'agit alors dans un premier temps d' effets prix ce qui correspond à une baisse des exportations , puis de suciter des effets-volume positifs: baisse des importations en volume et hausse des exportations. le schéma décrit correspond à la courbe en J. La dépréciation permet de "remettre les pendules à l'heure"et de compenser par un taux de change plus faible une perte de compétitivité -prix d'un pays et donc de stimuler les exportations tout en décourageant les importations.La dévaluation est généralement menée dans un but stratégique comme ce fut le cas des USA par exemple lorq des années 80.En effet l'importance du déficit budgétaire américain a conduit les USA au "soft landing" il s'agit de déprécier le dollar afin d'alléger le poids du déficit extérieur. Dans les années 30 ,de nombreuses dévaluations compétitives ont été menées notamment par la l'Angleterre et la France. Ces dévaluations avaient pour objectif dans ce contexte de crise internationale de surproduction ,d'être plus compétitf d'exporter ses produits le moins cher possible. C'est en quelque sorte préserver son industrie et le niveeau de l'emploi .Cet exemple révèle que le taux de change détermine la compétitivité des entreprises et derrière cela la santé économique du pays.
C'est pourquoi certains pays ont choisi comme stratégie de développement ,une stratégie fondée sur un faible taux de change : celle de développement par substitution des exportations .Il s'agit d'exporter un maximum deproduits normalemnt à forte valeur travaillistique, puis d'évoluer vers des produits plus recherchés. Le Japon s'est ainsi développé grâce à un yen maintenu faible ce qui a propulsé ses exportations et par là même favorisé sa balance des paiements. Le taux de change a donc un effet important sur la compétitivité des pays ce qui implique sur leur niveau de production de demande sur leur croissance en général.
Parallèlement , si un pays bénéficie d'une plus grande compétitivité prix alors son taux de change en sera affecté.Il s'agit d'exporter d'avantage ce qui permet d'augmenter le solde de la balance des paiements, et de facto conduit à une appréciation du taux de change car la demande de la devise concernée augmente.


Certes le taux de change détermine généralement la compétitivité extérieure des pays tout comme la compétitivité extérieure agit sur son taux de change, mais ce "mécanisme" dans la pratique révèle des faiblesses . Le lien taux de change et compétitivité extérieure n'est toujours validé.



Dans un système de change fixe par exemple, les monnaies sont liées les unes aux autres selon des parités.Ainsi une variation d'une monnaie induit une variation du système.Depuis 1980 l'Europe est soumise à un pacte de stabilité des monnaies.
La dévaluation est possible mais seulement de façon minimale et très réglementée.
Ainsi la france qui a dévaluée cinq fois entre 1981 et 1987 n'a pas réussi à réaliser des effets-volume positifs exemptés.Les dévaluations ont été râtées. Cet échec s'explique par une consommation française stimulée par la relance Mauroy qui s'est orientée vers les produits importés,à la place de s'orienter vers les produits français, ce qui aurait stimuler l'industrie et l'économie dans son ensemble.Ainsi on comprend que la dévaluation n'aboutit pas toujours comme le remarque le théorème des élasticités critiques de Marshall-Lerner.Pour que le solde de la balance commercial s'améliore lorsque les taux de change varient il faut que la somme de l'élasticité des importations et celle des exportations par rapport à la variation des taux de change soit égale ou supérieure à 1.Or cette condition n'est pas toujours vérifiée.
Le mécanisme de la courbe en J qui met en valeur le lien compétitivité extérieure taux de change peut également être remis en question.En effet les entreprises peuvent décider d'augmenter leurs marges ,ou bien un manque compétitivité-structurelle peut mener une dévaluation à l'échec.Car la productivité , les charges sociales pèsent également dans la détermination de la compétitivité-structurelle.
De même on peut remettre en question le lien compétitivité extérieure et taux de change.Un pays dont la compétitivité extérieure est relativement élevée ne voit pas obligatoirement sa monnaie devenir une monnaie fortement demandée et forte. L'exemple du Japon en témoigne,en effet ce pays de tradition exportatrice bénéficie d'une monnaie dite "faible" mais le solde commercial positif n'a pas conduit à augmenter la demande de Yen comme on le suppose théoriquement.Alors le Japon bénéficie toujours d'une relative compétititivité extérieure.Néanmoins il convient de souligner que celle-ci n'a un impact que grâce à l a compétitivité qualité des produits japonais.Ils profitent d'une bonne réputation due au savoir-faire japonais, à la qualification de la main d'oeuvre par exemple.Sans ces derniers la compétitivité extérieure japonaise a peu d'impact.Cet exemple met en avant les limites de l'analyse en terme de compétitivité extérieure.Certes elle représente un point essentiel pour l'échange et peu influer sur le taux de change et vis versa ,mais il n'en demeure pas moins que des concepts comme celui de la productivité sont souvent plus adaptés pour évaluer la réelle compétitivité des économies entre elles.C'est ce que Krugman met en lumière dans La mondialisation n'est pas coupable.On peut citer l'exemple de
L'Allemagne qui a toujours eu une monnaie forte mais qui n'a pas souffert d'une mauvaise compétitivité extérieure étant donné que ses fonctions de production , la qualité de son appareil de production , la confiance en le produit obtenu grâce au savoir faire allemand ont fait le contrepoids de ce qui était a priori un desavantage.


Au terme de cette étude il semble que la corrélation première taux de change et compétitivité extérieure ne soit pas si évidente qu'il n'y parait.Certes le taux de change est en économie ouvertes un facteur qui contribue à faire grandement varier la compétitivité extérieure d'un pays.Mais il semble que le taux de change ne constitue plus le seul déterminant de la compétitivité, les mécanismes d'influence mutuelle ne sont pas toujours validés ,le taux de change n'est pas toujours un élément prépondérant à la compétitivité extérieure des pays.Des facteurs comme la productivité ,les charges sociales,la confiance en un produit sont souvent plus important que la stricte compétitivité prix que représente la compétitivité extérieure.