La mondialisation condamne-t-elle les politiques sociales?

Bonnes Copies

Bonne copie du lycée : 75 - Paris - Lycée Montaigne

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Commentaire du professeur : bonne analyse du sujet,la problématique est intéressant,mais il aurait fallu être plus précis sur nouvelles politiques sociales.développer la notion d'attractivité d'un pays.


La mondialisation est un phénomène caractérisé par l'augmentation des échanges entre pays ,grâce à la baisse des coûts de transport,à la mobilité des capitaux notamment.Ces facteurs favorables à l'échange ayant permis la mondialisation sont assez récents et vont de pair avec une croyance répandue selon laquelle le libre-échange et le minimum de règles en matières sociales sont meilleurs que le protectionnisme et l'action sociale de l'Etat ,de la nation.Cette idée serait que les marchés permettent la parfaite allocation des ressources, ce qui laisserait de côté l'action de l'Etat au profit de l'action du marché.
Il est pertinent de se demander si l'évolution de la mondialisation tendrait à laisser de côté les politiques sociales?Est-ce -qu'elles sont encore pertinentes au regard de la contrainte extérieur car les pays en situation d'ouverture doit tenir compte de facteurs extérieurs indépendants de lui?
Ainsi il sera intéressant d'étudier dans une première partie que la mondialisation limite les interventions de l'Etat en matière de politiques économiques et sociales.Puis il s'agit d'analyser une tentative de coordination des politiques sociales parallèle à la mondialisation.


Tout d'abord la mondialisation impose un autre regard sur la politique du pays.Celui-ci n'est plus totalement libre de sa politique budgétaire par exemple.C'est ce que montre le modèle de Mundell-Fleming IS-LM-BP,lorsque les taux de change sont fixes la seule arme qui peut être efficace est la politique budgétaire,à l'inverse lorsque les taux de change sont flottants,seule la politique monétaire est efficace.
Ce modèle montre les limites de l'action de l'Etat en contrainte extérieure.
La France a d'ailleurs souffert de ce choix lors de la relance Mauroy en 1981,en effet elle a choisit d'utiliser l'arme budgétaire afin d'appuyer sur la demande: consommation et investissement,or cette relance d'inspiration keynésienne s'est soldée par un échec en raison notamment de la consommation des ménages français qui s'est dirigée vers des produits importés.Cet exemple a le mérite de montrer que les politiques a but social telle celle de 1981 qui voulait en stimulant la consommation et l'investissement,finalement relancer l'emploi ,sont en situation de contrainte extérieure fortement limitées.
Il semble que les pays doivent prendre en considération les "3D" ,comme le met en avant Bourguinat dans La finance internationale qui sont la déréglementation,le décloisement,la desintermédiation.Les "3D" vont de pair avec la mondialisation ,c'est ce vers quoi l'ensemble des PDEM tendent de tendre, l'évolution de l'Europe le prouve puique les marchés sont décloisonnés depuis les années 90, que les reglementations diverses comme la spécialisation ont peu à peu disparu,et que le rôle d'intermédiaire des banques décroit.Ce phénomène de libéralisation financière conduit à l'augmentation de la capitatilisation boursière qui est passé en 1975 de 1400 milliards de dollar à 27000 milliards en 1998 et , en une liberté certaine dans le choix du placement des capitaux,ainsi certains pays peuvent s'adonner à du dumping social,il s'agit de proposer des avantages fiscaux aux entreprises qui s'installent sur le territoire.Ces mesures ont pour but de favoriser l'emploi,la croissance dans certaines pays. Néanmoins ces pratiques demeurent fort contestables dans la mesure ou cette vériatable fuite à l'imposition a pour conséquence de créer un problème de financement des infrastructures par exemple et surtout de la politique sociale du pays.le dumping social est corrélatif à la gouvernance mondiale actuelle qui repose sur un système patrimonial ou l'objctif est la rentabilité à court -terme à l'image des fonds de pension. Les entreprises voulant être compétitives donnent alors la priorité aux pays ou la charge sociale est la plus faible car il s'agit dans ce système d'optimiser la rentabilité.Alors des pays comme l'Irlande aujourd'hui accusée par les autres pays de l'Union de dumping social serait les pays qui attirent le plus d'entreprises.
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Toutefois, il y a réelement un paradoxe entre l'Union Européenne qui dit vouloir préserver son modèle social comme l'Allemagne d"'economie sociale de marché" fortement inspiré de son passé Bismarckien et Beveridgien et
la logique des entreprises qui sont sur son territoire ,qui réclament toujours moins d'impôts ,de charges.
Est-ce-que finalement les tentatives de coordination telles celles que mènent l'Europe entre politique sociale et mondialisation sont conciliables?


Il semblerait premièrement qu'un thème fort ,actuel sur l'europe soit la politique fiscale. En effet chaque pays est libre de sa politique fiscale ce qui est contesté et semble être un des futurs objectifs de l'U.E.C'est une tentative de coordonner les politiques sociales car les disparités fiscales agissent sur la politique sociale des pays.
Un pays qui utiliserait le dumping social sur le long-terme ne peut pas se développer.
Ainsi on voit par exemple que les paradis fiscaux sont souvent des îles comme les Baléares et donc pas des nations très peuplées ou la politique sociale,qui est financée par l'imposition compte beaucoup.
Deuxièment il incombe de souligner le fait que le rôle de l'Etat est toujours important,ce qui prouve que lamondialisation n'évince pas son rôle premier c'est-à-dire assurer la cohésion sociale,viser au bien-être des individus dans la nation leur éducation,leur sécurité,leur défense entre autres.Ces notions et objectifs de l'Etat touchent au domaine social et est sollicité par les citoyens qui ne les nient pas.Alors on comprend que la mondialisation et L'intervention de l'Etat peuvent exister, contrairement aux idées préconçues,et même se doit d'exister pour permettre ce qui finalement compte le plus ,notion philosophique ,le bonheur.L'Etat peut même constituer contre-poids à la mondialisation en constituant des partis oppposés à la li-
béralisation financière outrancière et risquée par exemple.Le parti socialiste français en voulant instituer la taxe Tobin veut ainsi que l'Etat contrôle la mondialisation et ses répercussions sociales.
Les entreprises aussi pevent également s'orienter vers une tentative de coordonner mondialisation et politiques sociales.Les entreprises qui sont avisées de mesurer leurs risques choisissent souvent de s'implanter dans des pays ou le dialogue social,l'existence d'une réelle politique sociale pour les employés,constitue un moyen deminimiser le risque.La Belgique sera par exemple beaucoup plus sûre que la Mali pour un investisseur même si le taux d'imposition est plus élevé.Celui-ci permet la création d'infrastructures qui sont nécessaires à l'entreprise,par exemple,et une certaine sécurité vis-à-vis du système politique en place.C'est donc aussi la notion de risque-pays qui conduit les entreprises dans leur choix stratégiques et non pas seulement la profitabilité à court-terme.Parallèlement on peut concevoir de nouvelles politiques sociales ,réduire les inégalités sans nuire à la compétitivité des pays.Il s'agit d'attirer les entreprises sans pour autant renoncer aux politiques sociales.Friedman propose ainsi l'impôt négatif dont la France s'est inspirée afin de mettre en place le crédit d'impôt.Ou encore Lipietz propose par exemple de lutter contre le dumping social et écologique et cela de façon unifiée dans l'ensemble des pays.Ces mesures permettrait de contrer les effets néfastes de la mondialisation comme c'est le cas sur les travailleurs peu qualifié qui voit leur situation se détériorer.Ce qui se manifeste pour Krugman en France par une hausse des inégalités sous forme de chômage en Europe et sous forme d'écart salariaux aux USA

Finalement il semble que la mondilisation et ce qu'elle engendre de rentabilité à court-terme,de croyance en la supprématie des marchés ne soit pas profondément ancré dans les croyances collectives.Il est vrai que la mondialisation réduit les capacités d'action de l'Etat en matière de politiques sociales comme en matière de politique économique.Cette tendance étant accentuée par la libéralisation financière, les politiques sociales semblent relayer au second rang.
Or l'exemple de l'Europe qui constitue peut-être un laboratoire de coexistence de politiques sociales et de liberté des échanges, montre que la politique sociale est
toujours souhaitée car finalement c'est elle qui permet la cohésion sociale, plus que le marché en tout cas,et attire les capitaux car une confiance s'établit dans des zones stables politiquement .Mais est-ce-que ce qui est réalisable à l'échelle européenne l'est au niveau mondial?