Histoire et actualités des concours

L’évolution des concours des Grandes Écoles de gestion est permanente. Nombreux sont les facteurs qui génèrent, d’une année à l’autre, des modifications de plus ou moinns grande importance dans l’organisation des concours, et la description qui suit en est le plus récent aboutissement.

Sans toutefois remonter à la préhistoire des Grandes Écoles, on se rappelle que vers la fin du siècle dernier, toutes les grandes écoles présentaient chacune un concours d’admission propre et exclusif. La mulitiplicité des écoles a fait que le nombre de concours à passer pour un candidat était devenu aberrant dans tous ses aspects : trajets invraisemblables, coûts démultipliés, frais annexes décuplés, nombre d’épreuves à subir anormal, dates parfois incompatibles, période d’examens interminable... Cela amenait même à opérer choix par nécessité et donc non constructifs, sans rapport avec le projet ou les souhaits et aspirations de l’étudiant.

Seules HEC, ESSEC et l’ESC Lyon (EML aujourd’hui) se partageaient les épreuves de langues et de mathématiques.

C’est en 1988 que la forme actuelle des concours se dessine. L’EDHEC, L’ICN et les ESC de Reims et Rouen créent le principe de “banque d’épreuves” avec le concours écrit “commun” (le mot n’est en fait pas tout à fait exact puisque chaque école décide de ses coefficients et propose des épreuves d’admission propres) : Ecricome.

Trois ans plus tard (1991), un autre grand concours commun similaire voit le jour par réaction avec la banque commune d’épreuves écrites (BCEE, appelée plus simplement aujourd’hui BCE), qui associe les écrits d’HEC, de l’ESSEC, de l’ESCP et de toutes les ESC de province (alors Amiens, Bretagne, Clermont, Dijon, Grenoble, Le Havre-Caen, Lille, Montpellier, Nantes, Nice, Pau, Poitiers, Rennes, St-Etienne, Toulouse, Tours, et Troyes). Les ESC de Bordeaux et Marseille, elles, décident alors de rejoindre Ecricome.

Alors convaincus d’avoir à accompagner le mouvement, les établissements privés parisiens ESLSCA et ISC regroupent de 1992 à 1999 leurs écrits en une banque d’épreuves qui portait leur nom, mais qui était gérée par la Direction des concours de la Chambre de Commerce de Paris (DAC). Depuis le concours 2000, cette banque a disparu et leurs écrits avaient été engloblés dans le groupe des écoles qui utilisent la BCE pour leurs écrits (appelées aujourd’hui “écoles associées”, avec, au même moment l’INT Management (Télécom École de Management aujourd’hui), l’ISCID et Négosup (jusqu’en 2007 pour elle, puisque son admission n’est plus sur classe prépa). Depuis, l’ISC a intégré la BCE et l’ESLSCA a repris un concours autonome.

Toujours en 1992, les INSEEC de Bordeaux et Paris regroupaient leurs écrits au sein de la banque d’épreuves INSEECom, mais maintenaient leur différence, puisqu’à l’image des autres banques, chacun des deux établissements décidait de ses propres coefficients d’écrits et gérait ses oraux.

Mais, selon une maxime qui ne vous étonnera pas, “rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme”,  plusieurs mouvements notoires se produisent dès 1993 : l’EDHEC quitte Ecricome pour rejoindre la BCE. L’année suivante, les ESC de Chambéry, La Rochelle et Strasbourg (IECS puis EM) y sont admises et des admissibilités annexes sont reconnues (ENAss, ENSAE, COFAT St-Cyr et ENS Cachan, ENS Lyon, ENS Ulm et ENSAE).

Si l’on peut oublier une très éphémère voie G’ (la voie scientifique s’appelait à l’époque la voie G pour voie “Générale”), que plusieurs ESC de province ont voulu décliner au début des années 90 avant qu’un crédit plus sérieux soit donné à la voie économique, on note des concours “internes” en 1997-98 : les ESC de province créent trois non moins éphémères “sous-banques”, Avenir ESC, Alliance ESC et banque ESC. Elles disparaissent l’année suivante.

Deux “sous-groupes” artificiels subsistent néanmoins. Ils sont constitués par le simple vu des choix des épreuves écrites que les ESC décident annuellement : un groupe qui choisit ses épreuves parmi celles des “parisiennes” (HEC-ESSEC-ESCP-EM Lyon-EDHEC), faussement appelé “banque ou groupe HEC”, l’autre qui les choisit parmi la seule famille des ESC (faussement appelée “banque ou groupe ESC”).

Puis arrive l’époque des regroupements plus structurels : en 1997, l’ESC Le Havre-Caen abandonne son campus de Caen pour ce type de scolarité et limite dès lors son appellation à “Le Havre” voire plus tard “Normandie”. En 1998, les ESC de Tours et de Poitiers fusionnent sous le nom d’ESCEM (décliné en 2006 en “ESC Tours-Poitiers), en 1999, ce sont l’ESCP et l’EAP sous celui d’ESCP-EAP, encore modifié en 2009 sous la simplification “ESCP Europe”, puis en 2009 le CERAM de Sophia Antipolis et l’ESC Lille font de même sous l’appellation de “SKEMA Business School”.

2012 voit des regroupements de plus grande ampleur, parfois par nécessité économique : les ESC de Bordeaux et Marseille fusionnent sous l’appellation KEDGE Business School en maintenant leur appartenance au concours Ecricome et quelques mois plus tard, ce sont l’ESCEM, l’ESC Amiens, l’ESC Bretagne-Brest et l’ESC Clermont qui font de même pour donner naissance à France Business School (FBS) en quittant leurs banques d’épreuves respectives. Le projet FBS s’est trop éloigné des classes prépas et a tourné à l’échec. Une reprise d’autonomie des écoles et un retour de leurs concours d’admission vers les grandes banques d’épreuves (“BCE” pour les prépas et “Passerelle” pour les admissions parallèle) a été opéré l’année suivant, sauf pour l’ESC Amiens qui a abandonné, au moins provisoirement, un concours sur prépa pour une admission post-bac.

Le mouvement est encore plus significatif en 2013 où, crise économique et/ou de recrutement oblige(nt), l’EM Lyon prend le contrôle de l’ESC Saint-Etienne qui disparait en tant que telle pour un faire un campus supplémentaire et, pour la première fois, une école privée (l’INSEEC) s’empare d’une école consulaire (l’ESC Chambéry qui disparaît également en tant que tellle) sous l’appellation INSEEC Paris-Bordeaux-Alpes Savoie.

D’autres évolutions et mouvement ont été réalisés auparavant, pour Ecricome, 2002 et 2008-2009, qui ont vu les arrivées respectives de l’ESC Toulouse (puis son départ l’année précédente pour revenir à la BCE) et de l’ESCEM (quittant la BCE). 2003 avait vu l’INSEEC utiliser les épreuves de la BCE et saborder par là-même sa banque INSEECom pour son dixième anniversaire ; 2005 avait vu d’une part la privée ESLSCA quitter la BCE et reprendre une admission autonome, opération inversée pour le concours 2009 puisque l’école a rejoint le groupe des “écoles associées” (juste pour ce concours, puisqu’elle a repris l’année suivant un concours indépendant), en même temps qu’un nouveau venu qui n’avait jamais fait partie d’une banque d’épreuve, l’ISG. Depuis le concours 2010, l’INSEEC n’est plus une “école associée” à la BCE mais l’intègre, comme l’ISG en 2014.

En 2005 toujours, les écoles CERAM et ESCEM avaient instauré un vrai concours commun au sein de la BCE pour deux ans seulement puisqu’il a disparu avec le transfert de la seconde à Ecricome.

Ces groupements semblent frucutueux en terme d’inscrits au concours puisque l’usage perdure, à l’image de l’association en inscriptions communes  Clermont-Dijon-Rennes qu’avait rejoint l’EM Strasbourg en 2009, modifié pour le concours 2013 en inscription commune La Rochelle-Le Havre-Pau-St-Etienne-Troyes et aujourd’hui en Normandie-La Rochelle-Pau-Troyes-ISC) d’une part et Rennes-Strasbourg d’autre part, avec depuis 2014 Montpellier.

2008 avait vu Négosup abandonner l’usage des épreuves BCE qui ne lui apportait qu’un nombre négligeable d’étudiants et, en 2010, c’est la conséquente fusion entre le CERAM de Sophia-Antipolis et l’ESC Lille sous l’acronyme de SKEMA Business School (pour School of Knowledge Economy and MAnagement) qui a fait l’actualité.

Seules, également, des modes cycliques sur les appellations des écoles animent, parfois sans logique évidente, les intitulés des établissements. Longtemps les noms des villes ont été privilégiés (HEC Paris, ESC Lille, ESC Clermont, ISC Paris, Paris ESLSCA Business School...), parfois ceux des régions qui participent au financement ou dont la lisibilité internationale peut être meilleure (Bretagne, Normandie, Bourgogne...), voire aussi des signatures plus atypiques (“Audencia” pour l’ESC Nantes, “EMLYON” en caractères attachés et majuscules pour l’ESC Lyon, “SKEMA” pour la fusion des écoles de Lille et Sophia-Antipolis...), KEDGE BS pour Marseille et Bordeaux (nom anglais d’une ancre pour navires) voire aussi un simple “relooking” (“rebranding”, changement d’identité) tel ESCP-EAP mutée en 2009 en ESCP Europe ou l’INSEEC qui change de nom en 2015 pour devenir de manière tout-à-fait éphémère Insignis. Le tout s’effectuant désormais sous une totale orientation anglo-saxonne puisque les mentions Business School ou Management School suivant le nom de l’établissement sont devenues légion, souvent avec redondance (exemple extrême inventé : “École de Commerce X Business School of Management”).

L’identification de la nature de l’établissement subit ainsi le mouvement des modes. De “Sup de Co” il y a une vingtaines d’années pour dire “École Supérieure de Commerce” à “ESC” (“ESCae” pendant un moment, en y ajoutant “administration des entreprises”), la tendance est à l’intensification du mot “Management” à la place de “Commerce” (“EM Lyon” depuis plusieurs années, “EM Strasbourg” depuis 2008...) et au rappel qu’il s’agit d’une grande école ou d’une business school (“EDHEC Business School”, “EM Lyon Business School”, “Bordeaux École de Management”...). Un panachage n’étant d’ailleurs pas interdit (“ESC Le Havre” devenant en 2008 “EM Normandie”, par exemple)...



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