Méthodologie de l'épreuve de Français

I - Nature de l'épreuve écrite : unité et diversité.

Les concours sont nombreux mais l'exercice majeur en français reste toujours le même : la dissertation. Celle-ci réclame l'examen d'une question posée par un énoncé qui prendra la forme soit d'une citation qu'il convient de comprendre puis de discuter, soit d'une interrogation directe.

La particularité des concours d'entrée aux grandes écoles scientifiques vient de ce que cet énoncé, le "sujet", porte sur un thème fixé -en droit, ce sont deux thèmes qui sont proposés, l'un étudié au cours de la première année, l'autre l'année suivante. Dans les faits, c'est le thème de l'année de "Spé" qui est généralement retenu-.

Ce thème doit être étudié par le biais de trois textes de nature variable : texte philosophique, texte littéraire, parfois simple "essai" aux ambitions mesurées. C'est dire que la connaissance très précise de ces textes qui composent un véritable corpus est primordiale. Elle s'impose à des développements généraux "sur" ou "à propos" du thème, vains et inutiles.

La dissertation est parfois associée à un exercice de contraction -Centrale-Supélec, par exemple-. Le sujet de la dissertation est alors prélevé sur le texte à contracter. La bonne intelligence de celui-ci est alors indispensable à la compréhension de celui-là.

Enfin la durée de l'épreuve est variable d'un concours à l'autre, de quatre à deux heures pour la composition française. Les conséquences de ces variations sont évidemment essentielles pour la méthode à suivre et la juste évaluation des ambitions de l'épreuve de français. En revanche, la nature même de la dissertation n'est en rien altérée par cette variable.

Rappelons, pour terminer, que les coefficients affectés à l'épreuve de français font de celle-ci une épreuve vraiment sélective et qu'il est imprudent de négliger.

II - Les attentes des correcteurs

Extraits des rapports et commentaires.

Les rapports sont nombreux et souvent reformulent les mêmes reproches d'une année sur l'autre. Les quelques exemples qui suivent rendent fidèlement compte de l'état d'esprit des différents jurys :

Une épreuve de " français"

" Qu'il soit donc admis que la composition française est aussi une épreuve d'expression écrite et que l'on ne peut accepter des candidats qui en méconnaissent les règles les plus élémentaires et les plus nécessaires. On a scrupule à le dire dans un rapport, mais les circonstances y contraignent, le concours se prépare aussi en apprenant à écrire correctement. " (Rapport du jury de Polytechnique)
" Les correcteurs sont unanimes : l'expression écrite des copies est déplorable, certains paragraphes étant absolument illisibles tant la syntaxe est aberrante. "(Rapport du jury de l'ENSAM)

Chaque année tous les rapports le signalent : l'épreuve est avant tout une épreuve de langue vivante ! Il est impossible de prétendre à une évaluation simplement décente si les rudiments du français sont ignorés ou bafoués, si la présentation et la calligraphie rendent physiquement repoussante la copie.
Pour remédier à ces manquements, nulle autre solution que l'attention soutenue lors de la composition et une véritable relecture. Il paraît clair que de réelles lacunes d'expression et d'orthographe ne peuvent être corrigées en six mois. En cas de cruelles défaillances linguistiques et stylistiques, il faut, si possible "compenser" par une profonde intelligence du sujet et une connaissance précise des œuvres.

Les œuvres avant tout !

" Le travail exigé nécessite une connaissance approfondie des trois œuvres, éclairée par le cours certes, mais augmentée d'une réflexion personnelle. Quant aux références de culture générale, elles sont les bienvenues, mais les comparaisons ou confrontations à d'autres œuvres ne doivent jamais faire oublier que ce sont les œuvres au programme qui constituent la base de cette étude. "(Rapport du jury des Ponts et Chaussées)

La connaissance précise des œuvres, lues dans la perspective du thème constitue un préalable. Il serait naïf de croire pouvoir "noyer le poisson", c'est-à-dire masquer une absence de lecture et d'analyse. Il serait maladroit de donner le sentiment que l'on modifie le corpus des œuvres…pour ramener de l'inconnu à du connu !

S'approprier les textes.

" (Le travail demandé permet) d'apprécier chez les candidats non seulement un "savoir" sur le thème et les œuvres au programme, mais aussi une sensibilité de lecteur et des compétences intellectuelles, la capacité à identifier les problèmes, à les affronter sans chercher d'esquive, à organiser un raisonnement solide et cohérent pour répondre de façon pertinente et convaincante à la question posée. " (Rapport du jury de Polytechnique)

Mais le cours ne suffit pas !

Comme on le précisera plus loin, il est conseillé d'avoir et d'entretenir son propre "carnet" de lecture. Les copies inauthentiques qui récitent sont très rarement adaptées au sujet dans son détail.

Une dissertation comme les autres.

" La dissertation est discussion et non pas approbation pure et simple ou plate " vérification " d'un point de vue. Trop de révérence nuit " (Rapport du jury de Polytechnique)

" On ne saurait donc trop vivement conseiller au candidats de s'exercer à raisonner et à argumenter à partir des textes qu'ils ont à étudier. " (Rapport du jury de Polytechnique)

" ..les candidats doivent toujours faire face à une triple exigence : 1) Dégager une problématique ; 2) Tenir compte de la consigne… ; 3) Connaître parfaitement ces œuvres, dont il faut nourrir sa réflexion, et qu'on doit pouvoir citer . " (Rapport du jury Centrale - Supélec)

Les remarques sont nombreuses qui insistent toujours sur les exigences supposées bien connues d'une épreuve familière depuis la classe de Première !
Lire un énoncé, dégager une problématique puis argumenter à l'aide d'exemples précis.
Les deux heures hebdomadaires occupent dans l'emploi du temps une place modeste, l'épreuve n'en est pas moins une épreuve à part entière et non un exercice "au rabais".

III - Comment travailler cette année avec efficacité.

Ces rappels à l'évidence, fondés sur la lecture de quelques extraits de rapports doivent conditionner la préparation de l'année, sachant qu'une grande partie des candidats néglige le français, que les œuvres sont rarement lues avec soin et encore moins mémorisées.

Dans cette perspective, il est utile de formuler quelques conseils pratiques :

Maîtriser au plus vite les trois œuvres. On ne peut en effet vraiment se préparer à la dissertation qu'une fois acquis l'ensemble des références utiles. Cela suppose d'anticiper sur les cours et de ne pas se laisser bercer au rythme scolaire.
Une lecture sans prise de notes est vaine. Il faut se constituer des fiches où sont relevées toutes les allusions directes ou indirectes au thème, apprendre des citations et réfléchir au commentaire qu'on peut en proposer.
Revoir régulièrement ces notes de lecture est une nécessité. Le " bachotage " quelques jours avant les concours ne mène qu'à des copies stéréotypées, plates. L'appropriation des textes réclame du temps. C'est la régularité des révisions qui compte et non le nombre d'heures qu'on y consacre.

KlubPrepa, mode d'emploi.

Le cours que vous retrouverez mis en ligne progressivement tout au long de l'année n'a d'autre ambition que celle d'être un outil efficace et pratique. Voilà pourquoi on ne trouvera pas ici de longues digressions sur la biographie des auteurs ou bien le contexte historique de l'œuvre. Après un rapide résumé ou bien une analyse succincte du schéma argumentatif, chaque œuvre est placée dans la perspective du thème, les idées essentielles sont développées, les citations utiles sont commentées dans leur contexte. Une bibliographie rapide suit chaque étude, elle s'accompagne de remarques pour mieux manier la référence conseillée.

Un dernier chapitre méthodologique complète le dispositif.

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